mardi 28 février 2012

Journée au Zoo de Rabat


Une nouvelle aventure nous attendait dès 6 heures du matin, samedi 25 février. Mohamed qui est notre lien avec le croissant rouge d’El Jadida nous a proposé une mission d’accompagnement pour apporter les premiers soins de secours (avec trois autres infirmières) lors d’une sortie au ZOO de Rabat pour les 200 enfants des employés de l’entreprise  Jorf Lasfar Energy Compagny. Nous nous sommes portées volontaires pour cette journée, notre intérêt était de rencontrer les enfants marocains dans un cadre différent du soin. La journée fut pleine de surprise et de rebondissement car nous étions à la fois animatrice, soignante, encadrante et maitresse comme nous surnommées les enfants… Nous avions chacune la responsabilité d’un groupe de filles qui nous a demandé  beaucoup d’énergie et d’improvisation, car  18 enfants âgés de 7 à 10 ans nécessitent toute une attention !!!

 Ces enfants sont pleins d’ambition, les garçons rêvent d’être médecins ou gendarme et les filles maîtresses d’école. Nous avons découvert une jeunesse attachante, la langue n’a pas été un problème pour échanger car le français est enseigné dès le plus jeune âge. Cette journée nous a permis de remarquer la différence sociale  entre ces enfants et ceux que l’on rencontre dans les dispensaires de soins.

Sabrina et Aurélia


samedi 25 février 2012

Système de Santé Marocain


Lors de notre première semaine de stage, nous avons eu la chance d’avoir une présentation du système de santé marocain par le Docteur Shrir, médecin responsable de la santé publique d’El Jadida. Ce système est composé de quatre secteurs : le secteur de santé étatique, le secteur  de santé mutualiste, le secteur privé et le secteur traditionnel. Le secteur de santé étatique correspond au ministère de la santé, au service de santé des forces armées royales et au service de santé relevant des collectivités locales.  Les secteurs  sont organisés comme en France, avec des établissements publics (hôpitaux, réseau de soins de santé de bases, laboratoires…), des établissements privés à but non lucratif et d’autres à but lucratifs.

Au cours de ce stage, nous sommes dans des centres de soins et dispensaire, du secteur public. Les missions de ces établissements sont entre autre d’apporter les soins de bases à la population alentour, d’assurer la couverture vaccinale, d’avoir accès aux moyens contraceptifs…  Ces établissements délivrent des prestations de soins gratuitement (sans avance de frais) et distribuent les médicaments (selon leurs stocks).

Pendant ces cinq semaines de stage, nous fonctionnons par binôme pour l’organisation du travail. Chaque binôme va dans un des centres, cinq centres du réseau de soins de bases nous sont affectés. Et chaque semaine, le binôme change d’établissement. Nous avons pu réaliser ce roulement grâce au Dr Shrir, aux représentants du Croissant Rouge et à notre accompagnateur Mr Caïd, vice président de la Croix Rouge du Bouscat.

La stratégie du système de santé marocain est double. Il existe une stratégie fixe, qui correspond au réseau de soins hospitalier (hôpital local, hôpital provincial, hôpital régional et centre hospitalier universitaire) et au réseau de soins de santé de base (dispensaire rural, centre de santé communal, centre de santé avec module d’accouchement et centre urbain). Puis il existe une stratégie mobile qui correspond à des équipes médicales, qui se déplacent en voiture ( 1 médecin, 3 infirmiers, 1 technicien d’hygiène, 1conducteur) à des points de contacts comme des écoles,  à des jours précis comme premier lundi de chaque mois, et aussi l’infirmier itinérant qui appartient à la stratégie mobile. Il se déplace dans les zones encore plus éloignées, parfois même à dos d’âne.

Ce système nous fait réfléchir à notre fonctionnement français. Le système de santé marocain insiste beaucoup sur le développement de la prévention primaire, et souhaite développer ces centres de soins de santé de base pour être au plus près de la population et de répondre à ses besoins. En France, nous constatons fréquemment la fermeture d’établissement de santé pour un regroupement, pour permettre une meilleure gestion, un accès à l’ensemble des techniques médicales dans le même lieu.

En plus des stratégies fixes et mobiles, il existe le mode participatif. Cela consiste à former des personnes appartenant à la médecine traditionnelle, à des soins de base ou des actions de prévention. Par exemple, les kablas, nommées aussi matrones, qui correspondent à la sage femme non diplômée, reçoivent du matériel de base ou accèdent à des formations. Un autre exemple, un enseignant d’école en milieu rural va recevoir une formation sur les IST (infections sexuellement transmissibles) et récupérer des moyens contraceptifs tels que les condoms (préservatifs). …. L’idée est de ne pas aller à l’encontre de ces traditions, mais d’apporter les moyens matériels et les formations aux professionnels pour qu’ils remplissent et/ou complètent  une mission du ministère de la santé.

Le contexte sanitaire marocain montre deux points important. Le premier problème sanitaire est la mortalité et la morbidité des femmes et des enfants. La cause principale est le manque de moyens et par conséquence un déficit de qualité. Mais on peut s’apercevoir d’une nette progression des indices de santé publique sur 40 ans ; quelques chiffres :

Espérance de vie : 49,1 ans en 1967    et      71,8 ans en 2004

Indice synthétique de fécondité : 6,9 enfants par femme en 1960 et 2,5 enfants par femme en 2004

Pour comparer, l’espérance de vie en France en 2011 est de 78,2 pour les hommes et de 84,8 pour les femmes (données : http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon02229)

Face à ce constat, le ministère de la santé marocain a fixé des objectifs, que l’on observe afficher dans plusieurs dispensaires. Un de ces objectifs est la réduction de la mortalité maternelle à 50 pour 100000 naissances vivantes (actuellement, il y a 228 décès pour 100 000 naissances vivantes).

Au niveau de la province d’El Jadida où nous réalisons notre stage, la population est estimée à 1 148 000 habitants avec 821 000 en milieu rural. Pour l’ensemble de la population, les infrastructures publiques  sont de 3 hôpitaux (dont un spécialisé dans la prise en charge de la tuberculose) et d’une soixantaine d’établissements de soins de base ainsi que de 3 unités mobiles. Un dispensaire rural dans lequel nous travaillons, Sidi Bouzid, a une population cible de plus de 3000 personnes pour une équipe d’un médecine et de deux infirmières.

Un de nos objectifs à la fin de ces cinq semaines est de réaliser un compte rendu auprès des responsables des centres de soins pour  leurs faire part de nos remarques et  proposer, à partir de nos connaissances et de notre fonctionnement en France, des actions d’amélioration et un mode d’évaluation, toujours en prenant en compte leurs moyens matériels et humains.



 Aurélia et Sabrina

mardi 21 février 2012

Journée d’aide sanitaire et sociale auprès d’étudiants en situation précaire dimanche 19/02/12


   Nous avons participé à une action organisée par la fondation Kafalat Attalib la journée du dimanche. La directrice de la fondation est entrée en contact avec nous (Marine et Claire) par le biais d’une des infirmières du centre de santé Derb Ghalef où nous étions en stage la première semaine. Elle nous a proposé de se joindre à eux avec deux autres étudiants du groupe. Nous avons été très enthousiasmées par ce projet. Nous y sommes allés avec Julia et Aurélia, elles aussi très emballées.  

   Cette fondation vient en aide aux étudiants universitaires les plus démunis. Ils ont une bourse de 400 dirhams/mois par l’état soit environ 40€/mois. La fondation leur apporte un soutien scolaire, une aide vestimentaire, des paniers mensuels pour subvenir aux besoins alimentaires de base, une initiation à l’utilisation des nouvelles technologies d’information et de la communication, une mise à niveau et un soutien en langue française, une prise en charge ou aide pour l’acquisition de polycopiés et manuels ainsi qu’une aide et assistance médicale. 

   
   325 étudiants âgés de 18 à 26 ans se sont présentés ce jour.  Leur journée s’est déroulée en plusieurs temps. Ils ont tout d’abord assisté à une conférence où la fondation a présenté ses actions puis ils sont passés au stand infirmier composé de nous quatre et de deux infirmières, ainsi qu’au stand médical composé de sept médecins généralistes et étudiants en médecine. Pour finir, des denrées alimentaires (huile d’olive, de tournesol, sucre, thé, café, boîte de sardine, riz, pois chiches, pâtes, concentrés de tomates) et  des produits d’hygiène (dentifrice, serviettes hygiéniques et savon) leur ont été distribués. 




   Le stand infirmier consistait à relever la tension artérielle, la taille et le poids des étudiants et à réaliser des tests d’acuité visuelle. Malgré la barrière de la langue, nous avons pu communiquer et échanger avec eux sur leurs études et leurs habitudes de vie. Après ces discussions, nous pouvons dire que la population féminine ne pratique pas ou peu d’activité physique. Lors de cette journée, nous avons relevé des chiffres élevés de tension artérielle allant jusqu’à 220 mmHg systolique. L’hyper tension artérielle est un  problème majeur de santé publique au Maroc. Nous avons également remarqué que des problèmes d’hygiène (odeurs corporelles, dentition) sont présents et nombreux dans cette population.
   
   Cette action nous a permis de poursuivre  notre découverte de la santé au Maroc et des moyens mis en œuvre pour venir en aide à la population. Le rythme fut très soutenu mais l’échange que nous avons eu avec tous ces étudiants nous a  beaucoup plu.  
   
   Si vous souhaitez aider ces étudiants, vous pouvez contacter la fondation : kafalatatalib@gmail.com   www.kafalatattalib.org. Vous avez la possibilité de parrainer un étudiant marocain via la fondation.


   Merci à la fondation Kafalat Attalib de nous avoir fait participer à cette expérience et merci à eux pour leur accueil chaleureux. 

Marine et Claire

samedi 18 février 2012

Première semaine Marocaine

Voilà quatre jours que nous travaillons au dispensaire de Sidi Bouzid. Dans une ambiance conviviale et familiale typique à la marocaine, nous accueillons, avec  Nadia et Latifa, les infirmières du centre, les  patients de la région alentour. Ce sont principalement des mères avec  leurs enfants qui viennent pour des vaccins et l’administration de traitements par voie intra musculaire. Les vaccins se font tous les mardis pour le BCG, et les jeudis pour les autres. Aujourd’hui, nous avons participé à la vaccination de 55 enfants dans la matinée, à un rythme impressionnant !  Les après-midi sont plus calmes, nous accueillons seulement les urgences, ou les copines pour partager un thé à la menthe!


Les derniers jours nous confirment notre choix dans cette aventure, notre énergie est toujours aussi présente, et s’exprime dans le partage de danse et de chant le soir autour d’un bon couscous !!! Ce groupe de dix personnes est tellement plein d’enthousiasme que nous avons entendu pour la première fois notre manager Mohamed  nous dire « CHUT !!!! C’est fantastique, mais moins de bruit les amis ! » Il nous prépare une soirée à la marocaine demain soir, dans un lieu de fête où le bruit n’est pas un problème ! Aventure à suivre….


A la cuillère ou à la main, le plat n’a pas fait long feu, accompagné de petit lait !


Un déhanché encore jamais vu !!!! Bravo à notre Nono et Nourdin
Merci à Aïcha de nous préparer tous ces bons et beaux plats !!!!
Aurélia et Sabrina

lundi 13 février 2012

Début de l'aventure! J0 à J1

Nous nous sommes donnés rendez-vous à l’aéroport à 9h45. Résultat : A l’appel il manque Laura, bien décidée que son heure serait 10h15 ! Deux têtes en l’air, Julia et Sandra égarées dans un autre terminal ! 10h45 : enregistrement des bagages, record du poids du sac atteint par Claire, 23,3 kg ! Une photo de groupe avec Mr Themia, président de la délégation de la Croix Rouge au Bouscat venu nous saluer, adieux à nos proches et c’est parti ! Nous embarquons tous les dix accompagnés de Mr Caid, vice président de la délégation et son épouse ! Yallah ! Après 2h de vol et beaucoup de retard, atterrissage à Casablanca, direction la douane et ses files d’attentes interminables, les locaux avaient même prévu leur chaise pliante ! 
Bagages récupérés, change effectué, nous sortons de l’aéroport !
Arbi, Mohamed et Samira, membres actifs du Croissant Rouge nous ont réservés un accueil chaleureux ! « In challah, soyez les bienvenus ! ». Nous nous entassons dans un mini bus plutôt typique décoré de drapeaux ! Ambiance musique marocaine retransmise sur deux petits écrans de télévision ! Quelques petites frayeurs sur la route car ici la conduite n’a pas de règles : excès de klaxon, premier arrivé, premier passé et une multitude de moyens de transport sur une même route (charrette, mulet, moutons, mobylette…) ! Nous sommes plongés dans le décor !

Nous avons marqué une halte sur la route afin de casser la croûte car les petits sandwichs au fromage dans l’avion nous ont laissés sur notre faim ! Premier pas dans la culture marocaine, étalage de viande fraîche dans un stand ouvert, barbecue à côté : c’est parti pour une délicieuse grillade parfumée aux épices accompagnée du traditionnel thé à la menthe! Nous avons dévoré notre repas à la marocaine avec les doigts sur les conseils de Mohamed et Samira ! Nous avons repris la route et sommes arrivés à la tombée de la nuit sur El Jadida! Une surprise de taille nous attendait… une cinquantaine de personnes nous ont accueillie comme des ministres à la délégation du Croissant Rouge ! Tous les membres de l’organisation, médecins, bénévoles, secouristes, infirmiers, sympathisants,  amis des sympathisants, enfants nous ont préparé un banquet : pâtisseries, thé à la menthe et autres spécialités ! Nous avons eu des cadeaux, magnifiques tee-shirts à l’effigie de la croix rouge et croissant rouge ainsi qu’un superbe pin’s digne des plus grands joailliers ! Que d’émotions ! De multiples photos ont été prises de nous par groupe et individuellement, suivi d’une vingtaine de discours de présentations et de remerciements !
Plus tard, beaucoup plus tard, nous avons intégré nos quartiers avec vue sur la mer. Au loin environ 3 cm d’un bleu étincelant entre les arbres et les immeubles en construction ! La chaleur de nos appartements a nécessité quelques couvertures et « un rapatriement » express de radiateurs de Casablanca qui devrait arriver un de ces jours : In challah !
Réveil le lendemain matin par une douche bien chaude, multi-jet prête à nous décoller la peau, un bon petit déjeuner gargantuesque et un  premier repérage dans la cité !
Première mission au cours de cette sortie : se procurer des «  PUCES » marocaines ainsi que des clés 3G ! Heureusement notre ami Mohammed se révèle être un fin négociateur. Au final après deux heures de prospection en plein souk nous voilà enfin munis d’un moyen de communication.
Depuis notre arrivée nous avons pu profiter pleinement de la  gastronomie  locale, au menu : frites, chawarmas (kebab marocain), brochettes diverses, re frites…cependant les mets que nous prépare Aïcha à notre logement sont tout simplement délicieux, ainsi nous avons pu goûter : tajines de viande aux pruneaux, petits déjeuners du pays…
Rendez-vous au prochain épisode!

Par Julia, Fred, Laura et Arnaud