samedi 25 février 2012

Système de Santé Marocain


Lors de notre première semaine de stage, nous avons eu la chance d’avoir une présentation du système de santé marocain par le Docteur Shrir, médecin responsable de la santé publique d’El Jadida. Ce système est composé de quatre secteurs : le secteur de santé étatique, le secteur  de santé mutualiste, le secteur privé et le secteur traditionnel. Le secteur de santé étatique correspond au ministère de la santé, au service de santé des forces armées royales et au service de santé relevant des collectivités locales.  Les secteurs  sont organisés comme en France, avec des établissements publics (hôpitaux, réseau de soins de santé de bases, laboratoires…), des établissements privés à but non lucratif et d’autres à but lucratifs.

Au cours de ce stage, nous sommes dans des centres de soins et dispensaire, du secteur public. Les missions de ces établissements sont entre autre d’apporter les soins de bases à la population alentour, d’assurer la couverture vaccinale, d’avoir accès aux moyens contraceptifs…  Ces établissements délivrent des prestations de soins gratuitement (sans avance de frais) et distribuent les médicaments (selon leurs stocks).

Pendant ces cinq semaines de stage, nous fonctionnons par binôme pour l’organisation du travail. Chaque binôme va dans un des centres, cinq centres du réseau de soins de bases nous sont affectés. Et chaque semaine, le binôme change d’établissement. Nous avons pu réaliser ce roulement grâce au Dr Shrir, aux représentants du Croissant Rouge et à notre accompagnateur Mr Caïd, vice président de la Croix Rouge du Bouscat.

La stratégie du système de santé marocain est double. Il existe une stratégie fixe, qui correspond au réseau de soins hospitalier (hôpital local, hôpital provincial, hôpital régional et centre hospitalier universitaire) et au réseau de soins de santé de base (dispensaire rural, centre de santé communal, centre de santé avec module d’accouchement et centre urbain). Puis il existe une stratégie mobile qui correspond à des équipes médicales, qui se déplacent en voiture ( 1 médecin, 3 infirmiers, 1 technicien d’hygiène, 1conducteur) à des points de contacts comme des écoles,  à des jours précis comme premier lundi de chaque mois, et aussi l’infirmier itinérant qui appartient à la stratégie mobile. Il se déplace dans les zones encore plus éloignées, parfois même à dos d’âne.

Ce système nous fait réfléchir à notre fonctionnement français. Le système de santé marocain insiste beaucoup sur le développement de la prévention primaire, et souhaite développer ces centres de soins de santé de base pour être au plus près de la population et de répondre à ses besoins. En France, nous constatons fréquemment la fermeture d’établissement de santé pour un regroupement, pour permettre une meilleure gestion, un accès à l’ensemble des techniques médicales dans le même lieu.

En plus des stratégies fixes et mobiles, il existe le mode participatif. Cela consiste à former des personnes appartenant à la médecine traditionnelle, à des soins de base ou des actions de prévention. Par exemple, les kablas, nommées aussi matrones, qui correspondent à la sage femme non diplômée, reçoivent du matériel de base ou accèdent à des formations. Un autre exemple, un enseignant d’école en milieu rural va recevoir une formation sur les IST (infections sexuellement transmissibles) et récupérer des moyens contraceptifs tels que les condoms (préservatifs). …. L’idée est de ne pas aller à l’encontre de ces traditions, mais d’apporter les moyens matériels et les formations aux professionnels pour qu’ils remplissent et/ou complètent  une mission du ministère de la santé.

Le contexte sanitaire marocain montre deux points important. Le premier problème sanitaire est la mortalité et la morbidité des femmes et des enfants. La cause principale est le manque de moyens et par conséquence un déficit de qualité. Mais on peut s’apercevoir d’une nette progression des indices de santé publique sur 40 ans ; quelques chiffres :

Espérance de vie : 49,1 ans en 1967    et      71,8 ans en 2004

Indice synthétique de fécondité : 6,9 enfants par femme en 1960 et 2,5 enfants par femme en 2004

Pour comparer, l’espérance de vie en France en 2011 est de 78,2 pour les hommes et de 84,8 pour les femmes (données : http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon02229)

Face à ce constat, le ministère de la santé marocain a fixé des objectifs, que l’on observe afficher dans plusieurs dispensaires. Un de ces objectifs est la réduction de la mortalité maternelle à 50 pour 100000 naissances vivantes (actuellement, il y a 228 décès pour 100 000 naissances vivantes).

Au niveau de la province d’El Jadida où nous réalisons notre stage, la population est estimée à 1 148 000 habitants avec 821 000 en milieu rural. Pour l’ensemble de la population, les infrastructures publiques  sont de 3 hôpitaux (dont un spécialisé dans la prise en charge de la tuberculose) et d’une soixantaine d’établissements de soins de base ainsi que de 3 unités mobiles. Un dispensaire rural dans lequel nous travaillons, Sidi Bouzid, a une population cible de plus de 3000 personnes pour une équipe d’un médecine et de deux infirmières.

Un de nos objectifs à la fin de ces cinq semaines est de réaliser un compte rendu auprès des responsables des centres de soins pour  leurs faire part de nos remarques et  proposer, à partir de nos connaissances et de notre fonctionnement en France, des actions d’amélioration et un mode d’évaluation, toujours en prenant en compte leurs moyens matériels et humains.



 Aurélia et Sabrina

2 commentaires:

  1. Merci pour cette présentation du système de santé marocain.Comment est financé le système, les marocains ont ils des soins gratuits dans tous les cas dans le secteur public?, ont ils une forme de sécurité sociale?
    Pour ceux qui vont dans le secteur privé, doivent ils régler l'ensemble des soins?
    Bonne semaine
    Marie Jo Balutet

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  2. Pour protéger vos yeux, consultez notre site web :http://www.souda.ma/

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